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mardi 31 décembre 2013

190-OBSESSION, INVASION, CONTAMINATION DANS L'ART CONTEMPORAIN-2




KAWAMATA Tadashi (né en 1953), Favela in Houston, 1991.
L'artiste utilise des matériaux de récupération, et le plus souvent le bois, pour créer des installation in situ et des architectures déduites du lieu et de son histoire. Ses constructions perturbent l'ordre établi et interrogent notre environnement, la ville et le tissu urbain et social.
Ici, l'artiste recrée des cabanes et un bidonville à proximité de riches gratte-ciel.

KAWAMATA Tadashi (né en 1953), Gandamaison,Versailles, 2008.
Aux Écuries de Versailles, l'artiste envahit l'intérieur et l'extérieur du bâtiment avec des cagettes qui évoquent les cuisines royales et la forme d'un robot, tout en recréant un porche de bois.


KRUGER Barbara (née en 1945), Sans titre, 1991,
New-York, exposition Mary Boone Gallery.
"Je travaille avec des images et des mots car ils ont la capacité de déterminer qui nous sommes et qui nous ne sommes pas". L'artiste aborde les représentations culturelles du pouvoir, de l'identité et de la sexualité et remet en question les stéréotypes et les codes, avec des images et des textes proches de ceux de journaux, de magazines et de publicités.

KRUGER Barbara (née en 1945), Belief + Doubt, 2012, 
Washington, installation Hirshhorn Museum.


KOGLER Peter (né en 1959), Chaos, 1996,
Wahnsinn, Kunsthalle Krems, sérigraphies sur papier.
Depuis le début des années 1980, l'artiste déploie ses motifs modulaires et en forme de rhizomes sur des ensembles architecturaux à l’extérieur comme à l’intérieur, sous forme de peinture, de papiers sérigraphiés ou de projections. Fourmis, tuyaux ou cerveaux font partie de son vocabulaire. Produits par des ordinateurs, ils s’entrelacent et se répètent à l’infini à l’image d’un réseau organique ou électronique.

KOGLER Peter (né en 1959), Sans titre, 2011,
Dirimart Gallery, Istanbul.


PENONE Giuseppe (né en 1947), Respirare l'ombra, 1999,
cages métalliques, feuilles de laurier, bronze, 330x180x130 cm, Paris, MNAM.
Créée à l'origine pour Avignon, l'oeuvre, dépourvue de voûte a été adaptée au lieu muséal mais a conservé ses 4 murs tapissés de laurier. L'oeuvre évoque la poésie de Pétrarque (XIV° siècle) chantant la forêt, l'air, l'or et son amour au nom végétal, Laura (laurier) et répond aux attentes de l'artiste qui travaille le plus souvent avec l'arbre et ses rapprochements métaphoriques avec le corps humain.Les lauriers sont contenus dans des cages métalliques construites selon le Nombre d'or ; ils diffusent leur parfum vivace et offrent également au visiteur toutes les vibrations de leurs nuances de vert tenace. Dans l'un des murs, une sculpture en bronze doré représente deux poumons moulés dans des feuilles.


WEBER Marnie (née en 1959), Blue Room with Eggs, 2001,
Getty Series, collage sur photo couleur, 101x127 cm.
L'artiste crée des univers mystérieux et étranges comme ceux des contes, 
avec notamment des collages sur photo d'éléments qui se répètent.

WEBER Marnie (née en 1959), Prayers Set In Stone, 2010,
The Diary Project, 53,3x71 cm.


KUSAMA Yayoi (née en 1929), L'artiste dans Yellow Tree Furniture, 2002,
Triennale d'Aichi, 2010.
L'artiste a continué de rendre artistique son obsession et de créer son monde global dans lequel son propre corps s'insère avec des formes organiques, des pois et des miroirs livrant des environnements labyrinthiques où le spectateur évolue et souvent même participe.

KUSAMA Yayoi (née en 1929), Dots Obsession, 2004.

KUSAMA Yayoi (née en 1929), Obliteration Room, 2011,
 Brisbane (Australie), Gallery of Modern Art.
Une pièce toute blanche et meublée comme un intérieur traditionnel australien est livrée aux enfants chargés de la recouvrir de stickers colorés en forme de pois, les fameux "Polka Dots".

KUSAMA Yayoi (née en 1929), Ascension of Polka Dots on Trees, 2013,
installation in situ, Aix en Provence, Cours Mirabeau, janvier-février 2013.
Lors de ses expositions, l'artiste aime faire déborder son art dans les villes et en particulier sur les arbres qui correspondent par leur forme et leur symbole à son univers.

VOIR UNE VIDÉO (5 MN) DE LA BBC SUR L'OEUVRE DE YAYOI KUSAMA, 2012
http://www.bbc.com/news/world-radio-and-tv-18510292


 ATTIA Kader (né en 1970), Flying rats, 2005,
Lyon, La Sucrière, 8ème Biennale d'Art Contemporain,
(150 pigeons vivant en volière dévorent et font disparaître, le temps de l'exposition, 45 mannequins
 d'enfants habillés et constitués de mousse et de graines pour oiseaux).
L'idée est née d'un souvenir d'enfance de l'artiste mais on ne peut s'empêcher d'évoquer le film, The Birds (1963), d'Alfred Hitchcock (1899-1980), d'après une nouvelle du même titre (1952), écrite par Daphné du Maurier.
Les pigeons sont chassés aux USA, considérés comme des envahisseurs porteurs de maladies et de pollution.


HIRST Damien (né en 1965), In and Out of Love, (1991 et) 2012,
deux salles blanches avec 400 papillons en liberté (9000 papillons utilisés sur la durée de l'exposition), Londres, Tate Modern.
L'artiste travaille essentiellement sur le thème de la vie et de la mort et réalise des œuvres avec des animaux.
 Ici, les papillons vivants et colorés ont terminé leur cycle de vie dans l'exposition, se nourrissant, volant et mourant autour des visiteurs.


NETO Ernesto (né en 1964), Leviathan Thot, 2006, 
Panthéon, Paris.
La spécificité de l'artiste est de créer des sculptures offrant des éléments olfactifs et tactiles au spectateur.
Ici, l'installation in situ est monumentale. Des formes organiques en polyamide blanc (Lycra souple et translucide) parfois emplies de billes de polystyrène, pendent des voûtes au sol, offrant un épiderme ou un labyrinthe de viscères du bâtiment, ainsi qu'un parcours sensoriel au spectateur.

NETO Ernesto (né en 1964), Anthropodino, 2009,
 N-Y, Park Avenue Armory.
Dans cette sérié d'installations, l'artiste utilise tout à la fois des espaces labyrinthiques et tactiles où le spectateur se déplace, et des espaces de fusion avec l'oeuvre, où le spectateur se glisse dans le ventre de la matière, l'habitant et la modulant.


JEONGMEE Yoon (née 1969), SeoWoo and Her Pink Things, 2006,
Kihun and His Blue Things, 2007,
The Pink and Blue Project, depuis 2005, light jet print.
L'artiste rend compte dans les sociétés de cet excès de norme sociale de l'utilisation de la couleur selon les sexes (depuis la fin du XIX° siècle seulement) et des excès de la société de consommation.

DONOVAN Tara (née en 1969), Untitled (Styrofoam Cups), 2008,
styrofoam cups and glue, installation aux dimensions variables, Los Angeles, Ace Gallery.
L'artiste crée des installation à partir de milliers d'exemplaires d'un petit objet du quotidien en carton ou en plastique
 (gobelets, pailles, assiettes, rouleaux de scotch...) des paysages abstraits et organiques.

VOIR LA VIDÉO DE 2007 (4 MN) MONTRANT LE MONTAGE D’ŒUVRES DE TARA DONOVAN
Haze, 2003 (paroi de pailles translucides), Untitled (Plastic Cups), 2006 (gobelets en plastique), Los Angeles, Ace Gallery.



BLAZY Michel (né en 1966), Ex-Croissance, 2010,
Venours, Centre d'Art contemporain.
L'artiste travaille avec le vivant. Ici, il a recouvert les murs, sur 6 m de haut, de concentré de tomates et déposé plusieurs tonnes de briques de culture de champignons au sol, d'où une oeuvre en croissance et décomposition, envahissant et modifiant l'espace.

BLAZY Michel (né en 1966), Bouquet Final, 2012,
 Paris, Chapelle du Collège des Bernardins.
Une mousse artificielle éphémère, recréée chaque jour, dégouline de l'échafaudage.  


HIRSCHHORN Thomas (né en 1957), Too Too-Much Much, 2010,
Deurle (Belgique), Dhondt-Dhaenens Museum.
Dès l'entrée, le musée est envahi par la canette, objet de consommation international par excellence et objet de récupération et de détournement artistique.

HIRSCHHORN Thomas (né en 1957), Crystal of Resistance (détail), 2011,
Biennale de Venise, Pavillon suisse.
Les murs sont recouverts de papier argent (comme la Factory d'Andy Warhol), l'espace est envahi par de vieux objets mis en réseaux tentaculaires, scotchés et recouverts de scotch (ici des chaises de jardin avec de plus des cotons tiges), alors qu'au centre des représentations géantes et naïves de cristaux expriment la résistance artistique et politique de Thomas Hirschhorn.


VASCONCELOS Joana (née en 1971), Contamination, 2008-2010,
vue de l'installation à la Biennale de Venise, Palazzo Grassi, 2011,
travaux colorés de couture, de crochet et tricot (boudins, tentacules, peluches) sont accrochés et suspendus aux éléments d'architecture (façade, rampes d'escalier) ou gisent sur le sol.


SILVA GUZMAN Andrea (chilienne), Proliferacion 01, 2010-11,
5 m2 de plastique tissé pour emballage de fruits et légumes, traité thermiquement.


SHIOTA Chiharu (née en 1972), In Silence, 2012,
 piano brulé souvenir autobiographique, New York, GalerieLe Goff + Rosenthal.
L'artiste aime les accumulations d'objets englobés dans une véritable toile d'araignée ou cocons impénétrables de fils de laine colorés, noirs ou rouges.
L'artiste travaille sur la mémoire individuelle et collective. Elle évoque ici un souvenir d'enfance autobiographique où un incendie avait détruit sa maison et son piano. Elle a elle-même brûlé in vieux piano pour cette installation in situ.

SHIOTA Chiharu (née en 1972), Labyrinth of Memory, 2012,
 isntallation in situ, Lyon, La Sucrière, 2012,
 16 robes blanches reliées entre elles sont entourées de 600 kms de laine noire.

DOUCEDE Cerise (née en 1987), Sans titre, 2012,
photo de la série Égarements, 2010-12.
L'artiste recrée les univers des gens qu'elle photographie, grâce à cette suspension onirique d'objets qui flottent dans l'air et envahissent l'espace. L'artiste utilise un portique métallique auquel elle suspend les objets à des fils.

DOUCEDE Cerise (née en 1987), Sans titre, 2012,
photo de la série Égarements, 2010-12.


OLIVEIRA Henrique (né en 1973), TapumesCasa dos Leöes, 2009, 
bois, PVC et technique mixte, installation in situ, Porto Allegre (Brésil), VII° Biennale de Mercosul. 
A l'aide du bois de Tapumes (bois utilisé au Brésil pour les palissades de chantiers), l'artiste réimplante la nature au sein de l'architecture et l'envahit avec le bois qui tout en noeuds et boucles occupe et semble traverser la structure des bâtiments.

OLIVEIRA Henrique (né en 1973), Bololô, 2011
bois contre-plaqué, 4,3 x 9,2 x 7,6 m, Smithsonian National Museum of African Art, Washington DC .








189-OBSESSION, INVASION, CONTAMINATION DANS L'ART CONTEMPORAIN-1




SCHWITTERS Kurt (1887-1948), Merzbau, 1923-1933, maison de l'artiste à Hanovre, photo de 1932,
 sculpture évolutive, inachevée et disparue, occupant progressivement 3 étages et 8 espaces de la maison, construite avec des matériaux pauvres et de récupération (bois et plâtre peints en blanc, papiers, métaux) en forme d'éléments géométriques, et des objets trouvés ou donnés (fragments de miroirs, de poupées, cravate, dentier, lettres, mèche de cheveux, flacon d'urine...) placés dans des niches consacrées à des artistes, des amis, à l'amour...


Les notions artistiques d'invasion ou de contamination convoquent les idées de répétition, de série, d'accumulation, de collection mais également celles de recouvrement, de prolifération, de parcours, d'obstacle, d'étouffement, d'agression ou d'obsession. 
Un motif en 2D (pois, rayures, dessins, images, textes) ou en 3D, inerte (ficelle, excroissance en papier ou tissu, objet, végétal, matière alimentaire) ou parfois mobile (objet, animal vivant), envahit la surface des tableaux, des sculptures, gagne le corps des humains (artiste, assistants, visiteurs), se répand dans le lieu d'exposition (murs, sols, plafonds) ou le paysage naturel, et le transforme.
Cette invasion correspond à la redéfinition de l'oeuvre d'art et à ses formes les plus actuelles : installations, performances, installations in situ, environnements, œuvres modulables, œuvres additionnées de sons, de lumières et d'odeurs, œuvres rendant le visiteur interactif et l'invitant à un parcours sensoriel et psychologique, oeuvres éphémères conservées par les traces photos et vidéos.
Il est nécessaire de reconnaître ici le rôle de pionniers qu'ont joué dans ce domaine les artistes dadaïstes et surréalistes dans la première moitié et le milieu du XX° siècle. Cette tendance, qui s'est accentuée depuis les années 1960, en traversant de nombreux courants comme le Body Art, l'Art conceptuel, le Nouveau Réalisme ou le Land Art, perdure chez les artistes du XXI° siècle.


Marcel DUCHAMP (1887-1968), Sculpture de voyage, New-York, 1918,
 installation en caoutchouc coloré, faite de lamelles irrégulières découpées dans des bonnets de bain et collées, dans un réseau flexible de ficelle aux dimensions variables ("une sorte de toile d'araignée composée de toutes les couleurs"), installées dans son atelier new-yorkais puis ses chambres d'hôtel en Argentine ; l'oeuvre s'est désintégrée vers 1921.

DUCHAMP Marcel (1887-1968), 1200 sacs de charbon suspendus au plafond au-dessus d'un poêle, détail, 1938,
Exposition Internationale du Surréalisme, Paris, janvier-février 1938.
L'artiste conçoit le hall principal pour ressembler à une grotte souterraine avec 1200 sacs de charbon suspendus au plafond. Une seule ampoule fournissant l’éclairage, une lampe de poche est donnée à chaque visiteur pour contempler les oeuvres à l'intérieur. Le tapis est rempli de feuilles mortes, de fougères et d'herbes, et l’arôme de torréfaction du café remplit l'air. 

DUCHAMP Marcel (1887-1968), Le Fil (Mile of String), 1942, 
installation dès le vernissage de l'Exposition First Papers of Surrealism, New-York, octobre-novembre 1942.
La ficelle en tension crée un parcours dans l'exposition et un voile et un réseau devant les peintures exposées, obligeant à regarder à travers.
 Cependant, l'installation a surtout lieu au plafond, l'espace étant libre au-delà du premier plan.


DALI Salvador (1904-1989 ), Taxi pluvieux, 1938, ensemble et détail,
Exposition Internationale du Surréalisme, Paris, Galerie des Beaux-Arts,
voiture noire, mannequins, endives, salades (laitue et chicorée), escargots de Bourgogne vivants, système d'arrosage
(une femme en robe du soir est conduite à l'Opéra en taxi par un conducteur au chapeau-requin ; elle est assise parmi les salades et les escargots).
 Une réplique de cette oeuvre est conservée au Théâtre-Musée Dali de Figueras.

MAGRITTE René (1898-1967), Golconde, 1953,
 huile sur toile, 100x80 cm, Houston, Menil Collection.
Une pluie de figures raides, impersonnelles, en costume (rappelant l'artiste), s'abat sur la ville.


ARMAN (1928-2005), Le Plein, 1960,
exposition à Paris, Galerie Iris Clert, octobre 1960.
L'artiste remplit la galerie d'objets de rebut et de détritus triés de poubelles.
Cependant, l'exposition est stoppée au bout de 10 jours, du fait de débuts de décomposition.


 MALAVAL Robert (1937-1980), Le Grand Reliquaire, 1961,
 matériaux divers, 93x147x18 cm, Paris Galerie Daniel Gervis.
"L'aliment blanc" est du papier mâché encollé qui recouvre tout, tableau, relief, objets et corps, dans les oeuvres de l'artiste des années 1961-65.
 L'artiste s'est inspiré d'une part de la technique des carnavaliers niçois et d'autre part de l'observation des vers à soie.
 Cet "aliment blanc" a souvent été considéré comme la métaphore d'un mal proliférant et inévitable.

 MALAVAL Robert (1937-1980), Germination d'un fauteuil Louis XV, 1963,
 sculpture-objet, aliment blanc, 90x63x68 cm, Collection de l'artiste.

 MALAVAL Robert (1937-1980), Aliment blanc cultivable, Femme assise, 1964,
 matériaux divers, 135x117x80 cm, Paris, Collection particulière.


KUSAMA Yayoi (née en 1929), Kusama dans son studio new-yorkais, c.1958-59.
Dès l'âge de 10 ans, l'artiste a des visions hallucinatoires de pois qu'elle reporte sur ses dessins.
Après une carrière de dix ans au Japon, elle détruit toutes ses œuvres anciennes et part s'installer aux Etats-Unis. Là elle met le monde en conformité avec ses visions, recouvrant de ces pois obsédants ses tableaux et dès les années 1960, les corps vivants (le sien ou celui d'autres personnes ou animaux) et les objets (échelles, sièges, barques, chaussures) de formes phalliques en tissu. Elle utilise son propre corps comme oeuvre (performances) et l'intègre dans des environnements s'additionnant de lampes électriques et de miroirs.

KUSAMA Yayoi (née en 1929), Horse-Play, Woodstock, 1967.

KUSAMA Yayoi (né en 1929), Accumulation, c.1963,
tissu cousu et bourré, cadre de  chaise en bois, peinture, 90,2x97,8x88,9 cm, New-York, Whitney Museum of American Art.

KUSAMA Yayoi (né en 1929), Compulsion Furniture (Accumulation), c.1964.


VOIR UNE VIDÉO (2 MN) DE LA FONDATION LOUIS VUITTON, 2012,
YAYOI KUSAMA, PRINCESS OF THE POLKA DOTS



GEGO (Gertrud Goldschmidt dite, 1912-1994), Reticulàrea, c.1968,
acier inoxydable, 540x350x500 cm, Caracas (Venezuela), Galeria de Arte Nacional.
Le motif de travail de l'artiste est la ligne : avec, elle compose des dessins abstraits sur papier,
 de petites sculptures de fil de métal plié ou de grands réseaux de fils dans l'espace. 
Cette sculpture transparente révèle l'espace du lieu par son filet, sa transparence et ses ombres, et le mouvement du spectateur dans cet environnement, brouille les lignes et les met en mouvement (art cinétique).


BUREN Daniel (né en 1938), Papiers collés blancs et verts, octobre 1968,
travail in situ, colle, papier, Milan, Galerie Apollinaire.
Première exposition où l'artiste a utilisé des bandes de papier de 8,7 cm de largeur, en tant qu'"outil visuel", condamnant notamment l'entrée de la Galerie.

BUREN Daniel (né en 1938), Points de Vue ou Le Corridorscope, mai-juin 1983,
travail in situ à l'intérieur du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, peinture blanche, tableaux provenant des réserves du musée, miroir, tubes en acier, tissu, son.
L'artiste a construit un long corridor en zigzag percé d'ouvertures montrant l'architecture des bâtiments, des tableaux et des aspects mêmes du corridor.


RAYNAUD Jean-Pierre, La Maison, vue de la salle de bains, 1969-1993 
et  Les 100 containers de ses débris, 1993, Bordeaux, CAPC.
L'artiste utilise notamment dans ses œuvres le carrelage blanc en céramique à joints noirs. Ce carrelage devient (avec les pots de fleurs emplis de ciment) sa marque de fabrique. En 1969, il commence à construire sa propre maison à La Celle Saint-Cloud qui est sa principale œuvre d'art. Ce seront 24 ans de recherche sur l'espace. En 1993 il décide de la détruire et expose les morceaux dans des containers chirurgicaux. 


CESAR (1921-1998), Expansion n° 14, 1970,
coulée de polyuréthane expansé, stratifié et laqué, 100x270x220 cm, Paris, MNAM.
L'artiste expérimente la matière même du polyuréthane et sa capacité chimique à se gonfler et s'étendre. Il dirige en partie les coulées du matériau libre (à partir du geste et du récipient) qui crée sa propre forme et prend possession de l'espace avant de s'y figer. Dans des coulées réalisées en public, l'artiste coupe et distribue des morceaux de l'oeuvre, perpétuant ainsi son expansion. Les coulées conservées reçoivent plusieurs couches supérieures permettant de conserver le matériau et la forme et de leur donner un aspect fini. 

CESAR (1921-1998), Expansion en fonte de fer, 1991,
Paris, Fondation Cartier.
L'artiste utilise le même principe pour du métal qui expose cette fois un matériau dur, irrégulier et rouillé.


SAGLOVA Zorka (1942-2003), Longing Napkins Near Sudomer, 1970,
 tirage argentique noir et blanc.
Artiste tchécoslovaque engagée, Zorka Saglova a réalisé des performances en hommage a des personnages historiques qui se sont dressées contre l'envahisseur ancien ou contemporain.
 Ici, 700 serviettes ont été réparties dans un champ en hommage à une bataille du XV° siècle où les femmes avaient disposés des serviettes claires sur le terrain, afin de faire des ennemis des cibles plus visibles.

SAGLOVA (1942-2003), Homage to Fafejta, 1972, 
12 photographies noir et blanc de la performance et film 16 mm de 20 mn.


MENDIETA Ana (1948-1985), Blood and Feathers#2, 1974,
 performance en Femme-Oiseau.
Artiste du Lad Art et du Body Art, Ana Mendieta réalise ici une performance en plein air qui évoque les rituels sacrés afro-cubains et le mythe de la métamorphose de l'homme en oiseau. Après avoir tué un poulet, elle se couvre du sang de ce dernier et se couche dans les plumes pour en recouvrir son corps.

WILKE Hannah (1940-1998), S.O.S, Scarification Object Series, 1974-1982,
photographies en grille dans lesquelles l'artiste prend des poses glamour et artificielles dénonçant l'imagerie de la mode et la marchandisation des corps féminins mais avec la peau recouverte de petits bouts de chewing-gum mâchés, en forme de vulve.


DUBUFFET Jean (1901-1985), La closerie et villa Falballa. Périgny, 1971-76, jardin de béton armé peint en noir et blanc avec villa centrale sans fenêtre contenant le Cabinet Logologique(1967-69) avec une écriture colorée en haut-relief sur trois faces.
Depuis 1961, l'artiste a entamé le cycle de l'Hourloupe, monde imaginaire fait de dessins semi-automatiques formé d'un puzzle de personnages et d'objets imbriqués sur fond blanc, cernés de noir et rayés, et parfois emplis d'aplats colorés. Avec cet univers, l'artiste a  également créé des peintures, des reliefs, des sculptures et des architectures.


SKOGLUND Sandy (née en 1946), Radioactive Cats, 1980,
 photo couleur, env. 65x84 cm.
L'artiste met en scène des éléments qu'elle fabrique elle-même pour composer des tableaux photographiques  d'après un seul point de vue. Ses thèmes sont des thèmes sociaux évoquant l'invasion, l'agression, l'étouffement et le recouvrement de l'individu. Elle intègre des mannequins mais également des personnes réelles dans ses prises de vues.

SKOGLUND Sandy (née en 1946), The Cold War, 1999,
 photo couleur, env 40,5x50,8 cm.

SKOGLUND Sandy (née en 1946), Raining Pop Corn, 2001,
 photographie couleur, env. 99 × 127 cm, Inception Gallery, Paris.


HARING Keith (1958-1990), Corps peint de Bill T.Jones, 1983,
photographie de Tseng Kwong Chi, c-print, 80x48 cm.
Artiste de la Figuration libre, inspiré par l'art du graffiti, Keith Haring a peint sur tous supports, tableaux, murs, objets ou corps, avec des signes et des motifs figuratifs stylisés cernés de noirs et parfois emplis de couleurs vives.

HARING Keith (1958-1990), Tokyo Pop Shop, 1988,
technique mixte sur bois et containers d'acier, 1200x500x220 cm.
Boutique créée et peinte par l'artiste afin de vendre ses créations dans la ville de Tokyo.


CHRISTO (né en 1935) et JEANNE-CLAUDE (1935-2009), Surrounded Islands, îles de la baie de Biscayne, Miami, 1983.
Projet de 1980 à 1983. En mai 1983, onze îlots artificiels servant surtout de décharges à ordures
 sont encerclés pendant deux semaines d'une ceinture en polypropylène (603 850 m2) rose fuchsia.

CHRISTO (né en 1935) et JEANNE-CLAUDE (1935-2009), Umbrellas, 1984-1991,
projet d'installation éphémère de 26 millions de dollars préparé pendant 7 ans et installé pendant 18 jours d'octobre 1991, de chaque côté de l'Océan Pacifique, simultanément au Japon (Ibaki, 1340 parasols bleues répartis sur plus de 20 kms2) et aux Etats-Unis (région de Los Angeles, 1760 parasols jaunes répartis sur plus de 30 kms2). Les parasols ont été réalisés par une dizaine d'entreprises internationales ; chacun d'entre eux fait 6 m de haut et 8,60 m de diamètre.


VERAME Jean (né en 1939), Maroc, Tafraout, Anti-Atlas, 1984.
L'artiste, adepte du Land Art, dresse et déplace des pierres et par la peinture et la couleur, recouvre et redéfinit le paysage. Le thème du paysage est traité à l'échelle monumentale du réel. 

VERAME Jean (né en 1939), Tchad, Tibesti, 1989.


BEUYS Joseph (1921-1986), Plight, 1985,
feutre, laine, bois verni, métal, bois peint, verre, mercure, 310 x 890 x 1813 cm, Paris, MNAM.
Joseph Beuys a été marqué par un épisode personnel lors de la Seconde Guerre Mondiale : gravement blessé, il aurait été recueilli par une tribu de Tatares qui l'auraient sauvé en l'enduisant de graisse, en le couvrant de feutre et en le nourrissant de miel. Ces matières feront par la suite partie de nombreuses œuvres de l'artiste. Ici, l'installation est composée de deux salles aux murs recouverts de feutre utilisé pour ses capacités à emmagasiner la chaleur (rappelé par le thermomètre) et amortir les sons. Le spectateur se voit alors confronté à un double silence : celui de l’espace environnant, celui d’un piano à queue placé dans la première salle au couvercle fermé (avec un tableau sur lequel sont dessinées des portées vides insistant sur ce mutisme musical).


LAIB Wolfgang (né en 1950), Le Passage, 1988,
construction en bois avec cire d'abeille et deux ampoules électriques,
dimensions intérieures 333,6 x 86,6 x 572,1 cm, New-York, MOMA.
Marqué par les culture non-occidentales, l'artiste réalise des oeuvres sacrées à partir d'éléments organiques de prédilection associées universellement à la subsistance de la vie que sont le lait, le riz, le pollen et la cire.

LAIB Wolfgang (né en 1950), Unlimited Ocean, 2011,
30.000 piles de riz et 7 de pollen jaune de châtaignier, School of the Art Institute of Chicago.




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