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lundi 30 novembre 2015

424-LE CIMETIÈRE DU CHÂTEAU DE LA VILLE DE NICE-PROJET PÉDAGOGIQUE-7




- Coucher de soleil sur le Cimetière du Château et la Baie des Anges, décembre 2015.




Cette semaine, c'est à la Bibliothèque municipale Romain Gary puis à celle de Cessole que j'ai pu trouver des réponses à certaines de mes interrogations. Je remercie ici les personnels d'avoir facilité et aidé ma recherche. Je remercie également Monsieur José Maria, Président du Club cartophile de Nice et des Alpes-Maritimes, d'avoir mis à ma disposition des reproductions de cartes postales de sa collection personnelle.

"Rendre les champs de repos plus ornés, c'est un culte rendu aux morts. A Nice surtout, ce culte doit être rendu avec plus de délicatesse et de goût, car sur nos tombes aussi les noms des étrangers se mêlent aux noms de nos concitoyens"Antoine Mari (conseiller municipal, dans, Les Cimetières de Nice, rapport de janvier 1900, Imprimerie de "L’Éclaireur de Nice", 1924).




- Cimetière du Château : l'une des sculptures (vers 1880) de l'Allée du Brûloir (photomontage), 
cette "aire d'aigle que les nuages devaient effleurer de leur blancheur humide" (Albert Tournier, 1893).




SORTIE PÉDAGOGIQUE DU LUNDI 30 NOVEMBRE

Sophie Martinez, professeur de la section Danse, Murielle Gnutti, professeur-documentaliste et moi-même avons rendez-vous avec le photographe professionnel Simon Couvin sur le Plateau Gambetta pour faire découvrir aux élèves 
de la classe de 1L1, danseuses et plasticiens, le parcours des sculptures choisies, base de leur travail chorégraphique et photographique. 

Les deux groupes se séparent ensuite, l'un pour rendre la qualité des sculptures au-travers de la prise de vues, l'autre pour s'inspirer des postures des sculptures et créer des phrases chorégraphiques liées par la déambulation.



- Cimetière du Château (Plateau Gambetta) : Simon au travail avec le groupe des plasticiens : les réglages de la prise de vues.


- Cimetière du Château (Plateau Gambetta) : le travail sur la lumière.


- Cimetière du Château (Plateau Gambetta) : le travail de cadrage.


- Cimetière du Château (Plateau Gambetta) : Sophie avec les danseuses : le travail des postures.


- Cimetière du Château (Plateau Gambetta) : le travail en duo.


- Cimetière du Château (Plateau Gambetta) : une première phrase chorégraphique.




PREMIÈRES PHOTOS DES ÉLÈVES 



 - SEGOFFIN Victor (sculpteur toulousain, 1867-1925), La Pensée (femme debout, drapée et voilée en méditation, accoudée à la stèle),
 détail, "Paris, 1918",
marbre, tombe L., monument n°17 (Plateau Gambetta, allée interne, côté est).


- La signature de l'artiste Segoffin, en bas à gauche de la figure sculptée, avec l'initiale de l'ensemble de ses prénoms, Joseph.Ambroise.Jean.Victor, l'évocation de son atelier parisien, et une date qui actuellement, se lit davantage (en macrophotographie) comme "1913" que comme "1918" (?).


-  GARIBALDI Giuseppe (dates ?), Ange  debout (à l'habit timbré d'une croix noire et tenant d'une main le rideau d'entrée de la chapelle et de l'autre une torche renversée), détail, vers 1900-1905,
monument n°18 (Plateau Gambetta, allée interne, côté est).


- La signature de l'artiste, le Professeur Giuseppe Garibaldi, en bas à gauche de la figure sculptée,
 avec l'évocation de son atelier italien de Carrare.












mercredi 25 novembre 2015

423-LE CIMETIÈRE DU CHÂTEAU DE LA VILLE DE NICE-PROJET PÉDAGOGIQUE-6





- Plan du Cimetière du Château, daté du 8 janvier 1935 : détail du Plateau d'entrée (axe ouest-est),
avec au centre le Monument des Victimes de l'Incendie de l'Opéra,
Archives municipales de la Ville de Nice.



LE PLATEAU D'ENTRÉE : L'EXEMPLE DU MONUMENT DES VICTIMES DE L'INCENDIE DE L’OPÉRA

Lorsque le visiteur franchit le portail du Cimetière du Château, il se trouve confronté, face à l'entrée, à une grande pyramide élevée en hommage aux victimes de l'incendie de l'Opéra (Théâtre municipal) qui a eu lieu le 23 mars 1881. Ce monument perpétue le souvenir de ce drame collectif qui a marqué l'histoire de la ville et causé un grand nombre de victimes (de 60 à 200, selon les estimations ; 63, selon la séance du Conseil municipal du 9 avril 1881).


- Cimetière du Château (plateau d'entrée) : Monument des Victimes de l'Incendie de l'Opéra (axe ouest-est), 1881-1882,
pyramide quadrangulaire de 4 m de côté et 7,20 m de haut, édifiée en pierres de la Turbie, avec, au milieu de trois des faces (sud, est, nord), une table avec la liste alphabétique gravée des victimes (nom et âge).
Les inscriptions ne sont plus très faciles à lire en 2015 mais on peut constater que seulement 46 noms de victimes sont gravés (15 au sud, 15 à l'est et 16 au nord) ce qui peut s'expliquer par le fait que certaines victimes n'ont pas été identifiées et par le fait que seuls les corps inhumés sous la pyramide sont cités, certains corps ayant été en effet inhumés dans des caveaux familiaux, dès le 25 mars 1881. D'autres corps ont été retirés plus tard de la pyramide, comme ceux de la Famille D., suite à la demande d'un parent qui a obtenu, en octobre 1881, le droit à une concession gratuite de la part de la municipalité (Archives municipales, Délibération du Conseil municipal, séance du 5 octobre 1881, 1D1, Partie 14,p 180) et leurs noms ne semblent pas gravés sur la pyramide (les plaques n'ont été gravées qu'au second trimestre 1882- cf. Le Petit Niçois du 24 mars 1882 p 2).
La table de la face principale (ouest) offre pour sa part, sous une croix latine gravée, l'inscription dédicatoire suivante :
"AUX 
VICTIMES DE L'INCENDIE
DU 
THÉÂTRE MUNICIPAL
23 MARS 1881".


Il y aurait beaucoup à dire sur le choix d'un tel monument et sur la fascination ancienne de l'Europe pour les monuments de l'Egypte antique, les temples et surtout les monuments funéraires que sont les pyramides et les obélisques. Le XIX° siècle, entre autres, a érigé de nombreuses constructions égyptisantes, réactivées par la campagne d'Egypte de 1798-1801 puis par le style éclectique architectural de la seconde moitié du XIX° siècle. Au sein même du Cimetière du Château se trouvent plusieurs pyramides, de nombreux obélisques et deux temples égyptisants.

Si l'on consulte des guides touristiques actuels, des articles en ligne ou même des ouvrages historiques pour chercher la date de la construction de cette Pyramide des Morts de l'Opéra, on ne la trouve pas : seule la date de l'incendie apparaît. 

Le monument a été érigé par la municipalité au-dessus des corps non identifiés et non récupérés par les familles. On peut raisonnablement penser que le monument a été rapidement érigé dans les mois qui ont suivi le drame, la même année 1881, mais est-ce réellement le cas ? 

N'y-a-t-il pas eu un monument éphémère en bois permettant le recueillement des familles et le dépôt de couronnes ? Ce dernier était-il déjà en forme de pyramide comme cela sera le cas sur le Plateau le plus élevé du Cimetière, de 1883 à 1909, en hommage à Léon Gambetta (décédé le 31 décembre 1882) et avant l'érection, au même emplacement, d'un monument définitif tout autre ? Y-a-t-il eu pour le Monument des Morts du Théâtre municipal (Théâtre-italien ou Opéra) un petit monument de pierre intermédiaire (crypte) avant la construction de l'enveloppe de la grande pyramide actuelle qui l'a englobé ? Enfin, à quelle date le monument définitif a-t-il été inauguré ?



- Plan (sans date, 1881 ?) du Monument des Victimes de l'Incendie de l'Opéra,
Archives municipales de la Ville de Nice.


N'ayant rien trouvé de consistant sur l'érection du monument dans les Délibérations municipales des années 1881 et 1882, Véronique Thuin-Chaudron a eu la gentillesse d'attirer mon attention sur un article du journal Le Petit Niçois du 24 mars 1882 (page 3). En réponse au regret formulé la veille par le journal, de ne pas avoir vu achevé ce monument commémoratif pour le premier anniversaire du drame, la Mairie fait passer la note suivante : "Le monument commémoratif a été commencé il y a près de huit mois (vers juillet 1881). On y met, en ce moment, la dernière main et dans très peu de jours, il sera complètement achevé". 

Le Monument des Victimes de l'Incendie du 23 mars 1881 n'a donc été autorisé et commencé qu'au cours de l'été 1881 et n'a été terminé au plus tôt qu'au second trimestre de l'année suivante. Il est d'ailleurs probable que les listes alphabétiques des noms des victimes n'aient été gravées en lettre d'or qu'à cette époque.

Cet exemple est intéressant car il est révélateur d'une datation des monuments funéraires trop souvent basée sur la date des décès et non sur la date réelle de construction des architectures et des sculptures qui peut parfois être antérieure à la date du décès ou lui être, plus souvent, bien postérieure.


- Cimetière du Château (Plateau d'entrée) montrant le Monument des Victimes de l'Incendie de l'Opéra,
Dessin d'Adrien Marie,
Les obsèques de Léon Gambetta à Nice (le 13 janvier 1883),
illustration, "Le Monde Illustré" n° 1347 du 20 janvier 1883 p 44 (Collection personnelle).


Quant à l'évidence d'avoir élevé ce monument au-dessus du corps des victimes, elle est totalement à remettre en question lorsque l'on lit, Le Petit Niçois du 12 décembre 1912 (page 4), qui relate la cérémonie qui vient d'avoir lieu la veille, en rapport au drame de 1881 : "Les corps des malheureuses victimes furent déposées au dépositoire du Château puis ensevelies (le 25 mars 1881) au cimetière autour du monument que voici. Ce dernier fut élevé par la Municipalité en l'honneur et en mémoire des victimes. L'approbation ministérielle fut donnée le 5 juin 1881. Mais malheureusement, on ne songea pas à mettre dans la crypte qui y avait été aménagée les ossements des victimes. A trente ans de distance, la Municipalité a cru devoir réparer cet oubli" (voir également L’Éclaireur de Nice du 12 décembre 1912 page 4).



- M. le Général Goiran, maire de Nice, prononce son discours devant le monument, le 11 décembre 1912 au matin,
Le Petit Niçois du 12 décembre 1912 page 4,
image numérisée en ligne du site des Archives Départementales des Alpes-Maritimes.


Les restes des victimes dont les tombes entouraient la Pyramide ont donc été exhumés 31 ans plus tard et après une messe dite à leur intention dans la chapelle Sainte-Marie-Madeleine du cimetière, placés dans la crypte rouverte du Monument, sauf ceux récupérés par quelques familles (6 corps) pour être enterrés dans leur caveau familial du cimetière de Caucade. 



- Cimetière du Château, Plateau Gambetta (angle nord-est de l'allée externe) :
BOUCHEZ-BÉRU Octave (1864-1939, marbrier-sculpteur d'Arras) et THORÉ (?-?, architecte à Blois), Chapelle de la Famille Paul C.,
tournant du XX° siècle (entre 1896/97, date d'achat de la concession, et 1909, date où la chapelle est visible sur l'une des photos de la translation du corps de Gambetta), détail de la partie haute de la façade ornée de croix et de pots-à-feu, .



LE PLATEAU GAMBETTA : RECHERCHES SUR LES SCULPTURES SÉLECTIONNÉES

Ces deux dernières semaines, la recherche sur les sculptures sélectionnées, a pu être affinée aux Archives municipales de la Ville de Nice. J'en profite pour remercier ici les personnels des Archives pour leur accueil, leur aide et leurs conseils. 

J'ai parcouru notamment des documents de 1871 à 1966 (dont le dossier 1W344), avec :
- la liste des 13 cimetières niçois créés entre la fin du XVIII° siècle et le milieu du XX° siècle et découvrir la surface de chacun d'entre eux, avec environ 16.500 m2 pour le Cimetière du Château,
- des plans du Cimetière du Château de 1909 (Plateau supérieur), 1935 (plateau d'entrée) et 1964 (ensemble),
- la réglementation de 1909 sur la taille des concessions,
- des documents d'agrandissement et d'aménagement du Cimetière,
- les nouvelles règles de construction des caveaux selon la réglementation de 1919...

Tout ceci peut sembler anecdotique mais l'emplacement de la tombe, la taille de la concession ou les dimensions du caveau deviennent des indices importants de datation. 

Les textes concernant le Plateau Gambetta, semblent indiquer que ce dernier, anciennement nommé Plateau supérieur, n'a commencé à être occupé par les tombes qu'à la fin du XIX° siècle et qu'il reste encore peu occupé à la date de 1909, du fait de concessions à perpétuité trop grandes et trop chères qu'il faut désormais envisager de subdiviser. 
Un plan de la même année indique pour sa part quelles sont les concessions déjà vendues, sans qu'il soit possible de savoir si une tombe, voire un monument ou une sculpture occupent déjà cette concession. 
La présence d'une photo de la Pyramide de Gambetta (1883-1909) dans les dossiers a cependant permis la recherche ciblée de cartes postales de ce monument et la découverte sur Internet de l'une d'entre elles, datable entre 1904-1908, et montrant la présence de tombes étudiées et permettant ainsi de resserrer la datation de leur monument. 


- Cimetière du Château, plan du Plateau supérieur (axe ouest-est), daté du 7 octobre 1909 :
 détail central avec, grisées et numérotées, les concessions occupées à cette date,
Archives municipales de la Ville de Nice.











dimanche 22 novembre 2015

422-LE CIMETIÈRE DU CHÂTEAU DE LA VILLE DE NICE-PROJET PÉDAGOGIQUE-5




- Nice, Cimetière du Château, Plateau Grosso :
 détail de l'ange (dominant le cimetière) de la tombe G., "1894". marbre.


Les photographies ci-dessous, montrant les sculptures sélectionnées (anges et figures féminines) dans l'ordre du parcours envisagé, sont volontairement de qualité moyenne pour ne pas anticiper les photographies de qualité qui vont être réalisées par les élèves. 
Les recherches concernant l'attribution et la datation des sculptures étant en cours, des modifications du texte des légendes interviendront au fur et à mesure.



- Monument n°1 (Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n°3550) : 
RIVIÈRE Théodore (sculpteur toulousain, 1857-1912), Les Deux Douleurs (mère et fille), vers 1904-1907,
marbre, H:env. 2 m, copie de l'original du Musée du Luxembourg, daté lui de 1903,
la concession a été acquise en 1900, au décès de la comtesse Marie-Thérèse R. (épouse A., en décembre 1900), ce que confirme la numérotation de la concession ; elle apparaît sur le plan de 1909 parmi les concessions déjà achetées ; la tombe a été aménagée du vivant du Baron Flaminius R. (homme politique, deux fois ministre dans les années 1920, décédé en 1929) et légèrement modifiée à sa mort, 
la sculpture n'a pas pu être commandée avant 1903 et elle semble avoir été installée entre 1904 et 1907 car elle est visible sur la photographie d'une carte postale qui a été postée le 29 mars 1907.
A la base de la tombe, sont gravés les noms des défunts, accompagnés dans la partie semi-circulaire de l'inscription :
 "ICI REPOSENT DANS LA PAIX DU SEIGNEUR".


- Monument n°2 (Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n°3553) :
 Auteur (?), Ange (drapé, debout sur un nuage et tendant les bras vers la tombe pour accueillir le défunt, 1901, 
marbre, tombe de la Famille Louis G., 
la concession date de 1901 (du fait de sa numérotation),
la sculpture a été réalisée au tournant du XX° siècle et elle est consécutive à la première inhumation (Antoine G. décédé en janvier 1901) et date au plus tard de mars 1901 car elle apparaît début avril dans le tableau réalisé par Octave Guillonnet (1872-1967) à la suite de la cérémonie officielle d'hommage à Gambetta organisée par l'Union des Sociétés de Gymnastique de France, à laquelle il assiste les 7 et 8 avril 1901 ; ce tableau est intitulé, La Jeunesse de France au tombeau de Gambetta, 1901, et est exposé au Salon de 1905 (l'oeuvre sera diffusée par des gravures de Xavier Lesueur, exécutées en 1906).

- Monument n°3 (Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession 3531) :
 GALVAGNO L. (Nice, Caucade, dates ?), Douleur (femme debout, drapée, voilée et en prière devant une grande croix latine), vers 1901-1919 (?),
marbre, tombe de la Famille François Barthélemy M., 
si la concession date de 1900 (tombe de Fernande Maria M. de 1900), ce que confirme sa numérotation, la sculpture semble postérieure (vers 1901-1919 ?).

- Monument n°4 (Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n° 6026) :
 RONCHESE Jean-Baptiste (entrepreneur niçois, 1849-1938), Douleur ailée (femme drapée, en prière, debout, le pied sur un coussin, ailes déposées), vers 1911 (?),
marbre, chien et deux fauteuils, tombe de la Famille De L. ;
la tombe semble acquise en 1911, à la date du décès d'Antonia, comme semble le confirmer la numérotation de la concession ;
la sculpture de la femme peut avoir été positionnée sur la tombe dans les années suivantes ; les ailes sont actuellement déposées au revers de la tombe. 
La tombe est gravée de l'inscription suivante :
"ICI REPOSENT
UNIS DANS L’ÉTERNITÉ DE LA MORT
ET DANS LEUR AMOUR ÉTERNEL"
Antonia (décédée en 1911) et Alexandre de L. (colonel russe, décédé en 1928).


- Monument n°5 (Plateau Gambetta, allée externe, côté nord, concession n° 3165) :
 Auteur (?), Figure ailée (agenouillée, en prière), "1898",
figure de marbre recouverte à l'origine d'une patine vert bronze,
sur une stèle de marbre encadrée de deux pots-à-feu de bronze,
tombe de la Famille Antoine V. 

- Monument n°6 (Plateau Gambetta, allée externe, côté nord, concession n° 3429) :
SCOPI Emile (marbrier, dates ?), Figure ailée (désignant le ciel de la main droite et tenant, de l'autre, une petite croix latine), 1900 (?), marbre, 
tombe de la Famille Pauline F., S., R.A.,
la numérotation de la concession semble indiquer l'année 1900, la date du décès de Pauline F. n'est pas indiquée sur la tombe ;
la sculpture est visible sur une carte postale de la pyramide de Gambetta dont la photo a été prise entre 1906 et 1907.
Au centre de la croix latine couchée sur la dalle, est gravée l'inscription suivante :
 "SALVA ME BONA CRUX" (Bréviaire romain, Toussaint, prière de Saint André".

- Monument n°7 (Plateau Gambetta, allée externe, côté nord, concession 4093) :
SCOPI Emile (marbrier, dates ?), Figure ailée (désignant le ciel et croix latine et couronne), vers 1903, 
marbre,
tombe de la Famille Jean P., suite au décès de l'enfant Paulette Michelle P. à 4 ans (fleur sculptée à la tige brisée, ornant le socle), en 1903 (ce que confirme la numérotation de la concession) ; la sculpture peut être postérieure de quelques mois, en tout cas, elle est déjà visible sur la carte postale de 1906-1907.


- Monument n°8 (Plateau Gambetta, allée externe, côté nord, concession n° 7831) :
MAUBERT Louis (1875-1949), Douleur (drapée et voilée, assise dans un fauteuil, main gauche sur le front, au-dessus d'une chapelle gardée par deux lions, porte de bronze et vitrail), marbre, 1921-1926, 
après 1917 (date de l'achat de la concession), plans et travaux dès 1921 et avant 1930 (sculpture visible sur le film de Jean Vigo tourné début 1930) ; la statue est signée de Louis Maubert mais la porte de bronze l'est également et est de plus datée de "1921" ; quant au vitrail, il est signé du peintre-verrier lyonnais Georges Decôte (1870-1951) et daté de "1926". La sculpture de marbre est positionnée sur la chapelle du Baron Robert H., décédé en 1936, qui a fait construire de son vivant le tombeau dont il est resté le seul occupant.
Sur le linteau de la porte de la chapelle est inscrite l'inscription suivante :
"THE FAMILY VAULT OF
BARON H. FIRST BARON BORWICK
OF HAWKSHEAD COUNTY LANCASTER".

- Monument n°9 (Plateau Gambetta, allée externe, côté nord, concession n° 5751) :
 BARDI Oreste (dates ? - marbrier niçois actif dans le premier tiers du XX° siècle) et fils, La Mémoire (femme debout, drapée) lisant et écrivant les noms des défunts (C.- P. - S. - P.) surmontés d'une palme, 1926 (?), marbre,
la concession date de 1909 (comme l'indique sa numérotation).


- Monument n°10 (Plateau Gambetta, allée externe, côté est, concession n° 4014) :
 GRANDMAISON Nicolas (sculpteur toulousain, 1856-1931), L'Envolée au ciel (mère debout, drapée et voilée essayant de retenir son enfant qui monte au ciel, revêtu du linceul),
 vers 1909-1911,
l'architecte Jules Lavirotte (1864-1929) a signé (à gauche) le monument de marbre de la tombe de la Famille P. et le sculpteur a, pour sa part, signé à droite.
La tombe a été créée entre 1903 (date du décès de l'enfant Serge P., à Moscou à l'âge de 7 ans) et 1909 (présente sur le plan des concessions réalisé à cette date) ; la concession semble avoir été acquise en 1903 (numéro de la concession) ;
une chapelle vitrée a d'abord été érigée sur la tombe (visible en 1909 sur les photos du Tombeau Gambetta de la BnF) puis entre 1909 et 1911, le monument actuel a été érigé (visible sur une carte postale ancienne postée en janvier 1912).
 La citation gravée ci-dessous semble un ajout postérieur qui ne peut être placé qu'après 1920 (date de la première publication du poème de Paul Valéry).
Sur le bord de la dalle se trouve donc une citation extraite du Cimetière Marin de Paul Valéry :
"Ô RÉCOMPENSE APRES UNE PENSÉE
QU'UN LONG REGARD SUR LE CALME DES DIEUX !".


- Monument n°11 (Plateau Gambetta, allée externe, côté est, concession n° 4814) :
 Auteur (?), Colombe (tenant une branche de laurier dans son bec), vers 1909-1929 (?),
si la concession semble dater de 1907 (du fait de sa numérotation) et qu'elle est notée sur le plan de 1909, la stèle sculptée est postérieure (non visible sur les photos du transfert des cendres de Gambetta en 1909) mais réalisée avant 1930 (visible sur le film de Jean Vigo tourné début 1930),
oiseau et plaque de bronze (avec lampe à huile et nom du défunt, J.Léon V.) sur une haute stèle de granit.

- Monument n°12, vue arrière (Plateau Gambetta, allée externe, côté est, concession n° 4275) :
   GARIBALDI Giuseppe (dates ?, actif au Cimetière entre 1890 et 1910), Ange (drapé en surplomb sur le sarcophage) appelant et écoutant le défunt dont les mains soulèvent le couvercle, 1907 ;
 la concession a été acquise en novembre 1904 et le monument est daté et signé en bas à droite, "G. Garibaldi Carrara 1907",
marbre, tombe de la Famille J.-M. G. dont Jean G. (décédé en 1904).


- Monument n°13, vue arrière (Plateau Gambetta, allée externe, côté sud, concession n° 5835) :
 CANESSA Achille (sculpteur génois, 1856-1905), Figure féminine ou Portrait de Marie A. (debout et drapée, une main sur le cœur et l'autre tenant une rose), vers 1900-1911,
l'achat de la concession semble dater de l'année 1910, date du décès de Marie A., âgée de 25 ans, ce que confirme la numérotation de la concession ; l'érection du monument (dais surmonté d'un dôme encadré de quatre anges debout) est probablement contemporaine ; la statue de marbre, antérieure au décès du sculpteur, voire de Marie A.(si c'est son portrait), peut dater des années 1900-1905, et n'a été disposée sous un dais au-dessus de la tombe qu'en 1910, ou bien c'est l'atelier du sculpteur (peut-être Giarusso Cesare, 1887-1945) qui, continuant de fonctionner après le décès d'Achille Canessa (mort en 1905), a fourni la sculpture à la famille vers 1910-11 (ce qui semble confirmé par d'autres cas semblables fournis par cet atelier en Italie du nord).

- Monument n°14 (Plateau Gambetta, allée externe, côté sud, concession n° 9743) :
 STOLL Frédy (Frédéric-Balthazar, sculpteur franco-suisse, 1869-1949), Sérénité (jeune femme allongée monumentale -Foi ? - drapée et voilée, redressée et s'appuyant sur la croix), 1936,
statue de granit sur dalle de marbre de la tombe de Régis M., la concession peut dater des années 1920-22 (du fait de sa numérotation) et la tombe est signée et datée "1936".


- Monument n°15, vue arrière (Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n° 8398) :
 AURILI Riccardo (sculpteur toscan, 1864-1943, Nice), Espérance (femme vêtue, assise, en prière, tête tournée vers le ciel), Ange (à la lampe, devant le tombeau vide) et Douleur (femme nue, assise et prostrée), vers 1918-1925,
marbre, tombeau des familles Georgette F., M.-F., D., A-C.
La concession est à vendre sur le plan de 1909 et la numérotation accordée lors de son acquisition semble correspondre au décès de l'enfant Georgette F., à 14 ans, en 1918. Le monument apparaît sur le film de Jean Vigo de 1930.

- Monument n°1 (Plateau Gambetta, allée externe, côté ouest, concession n°3550) : 
RIVIÈRE Théodore (sculpteur toulousain, 1857-1912), Les Deux Douleurs (mère et fille), vers 1904,
marbre, H:env. 2 m, copie de l'original du Musée du Luxembourg, daté lui de 1903,
la concession a été acquise en 1900, au décès de la comtesse Marie-Thérèse R. (épouse A., en décembre 1900), ce que confirme la numérotation de la concession ; elle apparaît sur le plan de 1909 parmi les concessions déjà achetées ; la tombe a été aménagée du vivant du Baron Flaminius R. (homme politique, deux fois ministre dans les années 1920, décédé en 1929) et légèrement modifiée à sa mort, 
la sculpture n'a pas pu être commandée avant 1903 et elle semble avoir été installée en 1904 car elle est visible sur une carte postale dont la photo a été prise cette année-là.
A la base de la tombe, sont gravés les noms des défunts, accompagnés dans la partie semi-circulaire de l'inscription :
 "ICI REPOSENT SANS LA PAIX DU SEIGNEUR".


- Monument n°16 (Plateau Gambetta, allée interne, côté nord, concession n° 3491) :
 GARIBALDI Giuseppe (dates ?, actif au Cimetière entre 1890 et 1910), Les Trois Vertus théologales (assises), Foi (croix latine et calice), Espérance (tournée vers le ciel) et Charité (mère et enfants), vers 1900-1901,
la concession semble acquise en 1900 (du fait de sa numérotation) et le monument doit dater des années suivantes, et au plus tard de 1909 (visible sur les photos de la translation des restes de Gambetta en avril 1909),
groupe pyramidal en marbre des Familles Goduard M.
Ce groupe évoque des représentations peintes et sculptées des XVI° et XVII° siècles européens, et notamment italiennes.


- Monument n°17 (Plateau Gambetta, allée interne, côté est, concession n° 6483) :
 SEGOFFIN Victor (sculpteur toulousain, 1867-1925), La Pensée (femme debout, drapée et voilée en méditation, accoudée à la stèle), signée et datée, "Paris" et une date difficile à lire "1913" ou "1918",
marbre, tombe L.,
la numérotation de la concession implique en fait la date de 191, et l'installation de la sculpture a pu se faire en 1913 ou au plus tard, en 1914.

- Monument n°18 (Plateau Gambetta, allée interne, côté est, concession n° 3897) :
 GARIBALDI Giuseppe (dates ?, actif au Cimetière entre 1890 et 1910), Ange  debout (à l'habit timbré d'une croix noire et tenant d'une main le rideau d'entrée de la chapelle - au tympan timbré du visage du Christ - et de l'autre une torche renversée), vers 1902-1907,
 au plus tôt en 1902, date d'achat de la concession (du fait de sa numérotation) et au plus tard en 1907 car la chapelle est visible à cette date sur une carte postale de la Pyramide Gambetta,
tombeau des familles P.-Pierre B.-C.


- Monument n°12, vue de face (Plateau Gambetta, allée interne, côté est, concession n° 4275) :
   GARIBALDI Giuseppe (dates ?), Ange (drapé en surplomb sur le sarcophage) appelant et écoutant le défunt dont les mains soulèvent le couvercle, "1907" ;
 la concession a été acquise en novembre 1904 et le monument est signé et daté en bas à droite, "G. Garibaldi Carrara 1907",
marbre, tombe de la Famille J.-M. G. dont Jean G. (décédé en 1904).
Sur la plaque du sarcophage est gravée l'inscription suivante, tirée d'un verset de l'Apocalypse de Saint Jean :
"BEATI MORTUI QUI DOMINO MORIUNTUR" 
("Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur", Ap. XIV, 13).

- Monument n°13, vue de face (Plateau Gambetta, allée interne, côté sud, concession n° 5835) :
 CANESSA Achille (sculpteur génois, 1856-1905), Figure féminine ou Portrait de Marie A. (debout et drapée, une main sur le cœur et l'autre tenant une rose), vers 1900-1911,
l'achat de la concession semble dater de l'année 1910, date du décès de Marie A., âgée de 25 ans, ce que confirme la numérotation de la concession ; l'érection du monument (dais surmonté d'un dôme encadré de quatre anges debout) est probablement contemporaine ; la statue de marbre, antérieure au décès du sculpteur, voire de Marie A.(si c'est son portrait), peut dater des années 1900-1905, et n'a été disposée sous un dais au-dessus de la tombe qu'en 1910, ou bien c'est l'atelier du sculpteur (peut-être Giarusso Cesare, 1887-1945) qui, continuant de fonctionner après le décès d'Achille Canessa (mort en 1905), a fourni la sculpture à la famille vers 1910-11 (ce qui semble confirmé par d'autres cas semblables fournis par cet atelier en Italie du nord).


- Monument n°15, vue de face (Plateau Gambetta, allée interne, côté sud, concession n° 8398) :
 AURILI Riccardo (sculpteur toscan, 1864-1943), Espérance (femme vêtue, assise, en prière, tête tournée vers le ciel), Ange (à la lampe, devant le tombeau vide) et Douleur (femme nue, assise et prostrée), vers 1918-1925, 
marbre, tombeau des familles Georgette F., M.-F., D., A-C.
La concession est à vendre sur le plan de 1909 et la numérotation accordée lors de son acquisition semble correspondre au décès de l'enfant Georgette F., à 14 ans, en 1918. Le monument apparaît sur le film de Jean Vigo de 1930.
Le tombeau offre, au-dessus de la porte, l'inscription suivante (biblique ou zoroastrique ?) :
"SOUS LA GARDE 
 De CELUI Qui 
Toujours ! A ÉTÉ  
Toujours ! EST ! 
Toujours ! SERA".













samedi 21 novembre 2015

421-TERMINALE DE SPÉCIALITÉ-2015-2016-BAC BLANC ÉCRIT N°1-NOVEMBRE 2015


BACCALAURÉAT BLANC N° 1 - LYCÉE APOLLINAIRE DE NICE - NOVEMBRE 2015


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Rappel du cadre réglementaire :

(Note de service N° 2012-038 du 6-3-2012)

Deux sujets sont proposés au choix du candidat. Chaque sujet présente une œuvre plastique identifiée en rapport avec le programme limitatif publié au Bulletin officiel du ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.

(Au baccalauréat, le candidat doit répondre à trois questions : la première l’engage à mener une analyse plastique de l’œuvre reproduite par le sujet. Les deux autres concernent les questionnements induits par cette même œuvre).

Le candidat organise son temps de façon à répondre aux trois questions. Chacune d’elles est évaluée séparément. La maîtrise de la langue française et de l’orthographe est prise en compte sur l’ensemble rédigé.

Critères d’évaluation et notation

Cette partie est notée sur 20 points répartis comme suit :
- la première question (analyse plastique) est notée sur 8 points,
- chacune des deux autres questions est notée sur 6 points.

L’usage de tout appareil électronique est strictement interdit.



N.B. : Pour ce premier examen blanc, le contenu a été limité à deux questions sur 3 heures avec un coefficient x2, au lieu de trois questions sur 3h et demie avec un coefficient x3 pour l'épreuve de juin du Baccalauréat.




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SUJET N°1



Question 1 :

A partir du document joint (cf. page 3), vous décrirez cette œuvre de Gustave Courbet pour en dégager les caractéristiques plastiques et analyser leurs relations.

Question 2 :

En prenant appui sur quelques exemples précis d’œuvres choisies chez Gustave Courbet mais également chez d’autres peintres, présentez la place et le traitement du thème de la scène de genre dans la Peinture française du XIX° siècle.



Seront prises en compte pour l’évaluation, les capacités du candidat à :
-  décrire et caractériser l’œuvre en sachant tenir compte de son contexte et à l’aide d’un vocabulaire précis ;
-  restituer des significations possibles ;
-  dégager les principales notions plastiques et artistiques de l’œuvre ;
-  ouvrir sa réflexion en établissant des liens avec des œuvres autres que celles du programme limitatif ;
-  organiser son devoir de manière claire et structurée en maîtrisant la langue à l’écrit.



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COURBET Gustave (1819-1877), Les Demoiselles de Village, 1852,
huile sur toile, 195x261 cm, New-York, The Metropolitan Museum of Art.




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SUJET N°2




Question 1 :

A partir du document joint (cf. page 5), vous décrirez cette œuvre de Gustave Courbet pour en dégager les caractéristiques plastiques et analyser leurs relations.


Question 2 :

En prenant appui sur quelques exemples précis d’œuvres choisies chez Gustave Courbet mais également chez d’autres peintres, présentez la place et le traitement du thème du nu dans la Peinture française du XIX° siècle.



Seront prises en compte pour l’évaluation, les capacités du candidat à :
-  décrire et caractériser l’œuvre en sachant tenir compte de son contexte et à l’aide d’un vocabulaire précis ;
-  restituer des significations possibles ;
-  dégager les principales notions plastiques et artistiques de l’œuvre ;
-  ouvrir sa réflexion en établissant des liens avec des œuvres autres que celles du programme limitatif ;
-  organiser son devoir de manière claire et structurée en maîtrisant la langue à l’écrit.




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COURBET Gustave (1819-1877), Baigneuses ou Les Deux femmes, 1858,
huile sur toile, 115,4x155,5 cm, Paris, Musée d'Orsay.